La renaissance de l'hôpital tricentenaire

La survie de certains hôpitaux n’a parfois été qu’un sursis. A Dieuze, dans le Pays du Saulnois, c’est un petit événement qui vient d’avoir lieu dans l’ancienne aile abritant la maternité de l’hôpital Saint-Jacques, désaffectée depuis 1984. Même si ça n’est pas pour faire naître des enfants, elle reprend vie.

Véronique Barbe, cadre de santé à l’hôpital Saint-Jacques de Dieuze, en aurait presque la larme à l’oeil. Elle qui a pris parr en 2015 au tricentenaire de l’établissement fondé sous Louis XIV, a replongé dans les anciens registres : “Une date de l’EHPAD (qui est aussi géré par l’hôpital) nous a raconté qu’elle avait accouché ici et que maintenant, elle est à la maison de retraite. Et c’est vrai que l’on a retrouvé la trace de cet accouchement.”

Sans âme depuis 1984

C’était bien avant 194, l’année de la fermeture de cette aile historique, surmontée de son joli clocheton symbole des lieux. Depuis, l’endroit était resté dans son jus, sans âme qui vive.

Jusqu’à ce que le directeur, Yves Rundstadler, et son équipe ne mettent sur pied un projet de réhabilitation à 5 M€ dont la première phase – en l’occurence la rénovation de l’aile de la maternité – vient de prendre fin. ET voilà qu’après un an de travaux, le temps d’une seule matinée, le service de médecine et de rééducation et de soins de suite a déménagé dans l’ex-maternité et ses huit chambres aux dernières normes.

Des poutres de quatre siècles

Un grand jour pour le directeur après des années de montage de dossiers. L’occasion aussi d’en savoir un peu plus sur son établissement trois fois centenaire, et dont la maternité était la partie la plus ancienne : “Nous avons découvert des poutres dont certaines ont 400 ans, qui avaient servi à autre chose et qui avaient été récupérées pour faire l’hôpital”, souligne-t-il.

L’homme de poursuivre : “Quand les compagnons du devoir sont intervenus sur les poutres, ils ont dû retrouver une date. Ils ont eu plaisir à venir travailler ici.” Malheureusement, aucun trésor n’a été détecté dans un recoin du bâtiment du XVIII° siècle.

Encore un an de travaux

Les travaux de l’hôpital Saint-Jacques, bien qu’ayant passé un cap important, vont encore durer un an. Le temps de transformer la nouvelle aile de la maternité en zone dite d’isolement qui permet de laisser strictement à part des autres malades, huit lits en cas d’épidémie (une rallonge de 570 000 € a dû être nécessaire pour cela, largement subventionnée par l’Agence Régionale de Santé).

Mais surtout de rénover d’autres parties de l’établissement qui méritaient un coup de neuf, dont le rez-de-chaussée du bâtiment ouest qui abritera la télémédecine, les consultations et une pharmacie agrandie.

Chambres doubles pour quelques mois seulement

Pour ce faire, un grand jeu de chaises musicales a été orchestré par la direction. C’est la raison pour laquelle quelques chambres individuelles de l’aile de la maternité sont doubles pour quelques mois. Tout cela devrait prendre fin en mars 2023.